Le public a une place primordiale dans le déroulement du match.

C’est lui qui donne tout l’intérêt à l’enjeu, puisque c’est lui qui en détermine l’issue. A la fin de chaque improvisation, le public vote. Il est complètement partie prenante du spectacle, et contribue au déroulement de la partie. Il fait le score et par conséquent il influe sur le jeu des comédiens. Il y a encore un grand mystère sur le vote du public, car il est très difficile de percevoir, à travers la masse des cartons levés, la logique qui a guidé l’attribution du point à telle ou telle équipe. Certains votes sont clairs, d’autres déconcertent les joueurs car ils semblent contraire à la valeur que ceux-ci donnent à leur prestation. Certains votes sont parfois partisans, d’autres semblent justes, et d’autres encore démontrent que le public favorise telle forme de jeu plutôt que telle autre. Le vote est de toute façon souverain, car la globalité de tous les votes subjectifs donne l’objectivité du score. Nous noterons d’ailleurs que la procédure très rigoureuse du vote (tous les cartons doivent être levés ensemble, afin que les premiers votes n’influencent pas les indécis), contribue à faire du rôle déterminant du public, un rôle légitime. Là encore, on ne joue pas à voter. On vote parce que le jeu lui même en dépend. Nous ne sommes pas dans le simulacre ou la parodie. On ne fait pas semblant. Et le public ne s’y trompe pas, car il connaît intuitivement son rôle.

La participation du public ne se limite d’ailleurs pas au vote. Dés qu’il est dans la salle, le public est “dans” le match. C’est à dire qu’il est lié à l’événement qui va se jouer sous ses yeux, événement qu’il va vivre en direct, et qui le fera entrer dans une relation communicative avec l’ensemble des acteurs du spectacle. Cela se traduit par des cris, des rires, des applaudissements à tout moment d’éclat, des vociférations spontanées, des huées pour l’arbitre, et des pantoufles quand il y en a.

 

Source : Match d’impro